Mario Rubén Gonzalez naît à Cruz del Eje (Argentine). Rapidement, il adopte le pseudonyme de JAIRO, un nom biblique qui en Araméen signifie "le fidèle inspiré". Au cours de l'année 1970, il enregistre son premier disque en Espagne intitulé "Emociones". Avec un répertoire très original, JAIRO aborde une carrière plus que prometteuse. Mais c'est à Malaga - en terre andalouse - que notre latino-américain va vivre sa véritable consécration lorsqu'un jury international lui décerne le premier prix du Festival Internacional de la Costa del Sol.
Dès cet instant, JAIRO devient un artiste respecté dans tous les pays hispanophones. Des chansons telles que "El Valle y El Volcán" (en collaboration avec Maria Elena Walsh) ou "Por Si Tu Quieres Saber" imposent le timbre unique et virtuose de sa voix, ainsi que son sens inspiré de la composition. Au cours de l'année 1976, il enregistre sans doute sa plus belle réalisation musicale, "Jairo canta Borges", œuvre élaborée où JAIRO sollicite la participation de 11 compositeurs argentins. Cette collection de 12 poèmes de Jorge Luis Borges mis en musique est aujourd'hui considérée comme un incontournable, un méticuleux travail de référence. En 1977, il interprète certaines de ces chansons à Paris où il se produit sur la scène de l'Olympia. C'est un triomphe ! L'écrivain Julio Cortozar salue sa performance. Nana Mouskouri, Charles Aznavour, Charles Trenet, Gilbert Bécaud, Georges Moustaki... et bien d'autres étoiles nationales l'adoptent immédiatement comme l'un des leurs. JAIRO, irrésistible barde d'un altiplano lointain, séduit la France avec des chansons comme ""Liberté", "Es la Nostalgia", "Les Jardins du Ciel" ou "Duerme Negrito". L'Europe succombe à son tour et JAIRO enregistre des disques en italien, portugais, allemand... De récitals en disques d'or (ou de platine), l'infatigable Argentin bâtit - à la force du larynx - une carrière unique et internationale.
Parcours de rencontres prestigieuses et souvent renouvelées : JAIRO composa des chansons avec Maria Elena Walsh, Horacio Ferrer, Paul Eluard, Franco Migliacci, Charles Aznavour, Eladia Blazquez, Jorge Luis Borges, Facundo Cabral... Il fut produit par Astor Piazzolla, Juan Carlos Calderon, Richard Miralles, Bernard Estardy, Jacqueline Levasseur, Vic Vanacore... Il fut encouragé et conseillé par le Maître argentin Atahualpa Yupanqui... Avec Jacqueline Levasseur et Daniel Salzano, il créa le spectacle "RE-VOLVER", geste scénique de tango-chansons autour du personnage de Carlos Gardel, qu'il joua à Toulouse, Paris, Madrid, Córdoba, Buenos Aires, Caracas... Il enregistra en France un duo avec Sapho... Au Teatro Municipal General San Martín de Buenos Aires, il monta avec brio le "Crimen Pasional" de Astor Piazzolla et Pierre Philippe... Le 4 septembre 1996, il mit en scène un spectacle en hommage à Atahualpa Yupanqui sur la scène du Teatro Avenida de Buenos Aires... entre autres... Avec ce "ARGENTINA MIA...", JAIRO fête - avec panache - ses 25 ans de chansons. "Argentina Mia..." : L'Album !
Bel écrin que cet album ! Précieux coffret de standards argentins, chansons célébres et hymnes servis à plusieurs voix... Cet opus s'ouvre sur une "chacarera" typique du nord de l'Argentine, interprétée en duo avec l'un des représentants les plus inspirés de la nouvelle vague folklorique argentine : PETECO CARABAJAL. Seconde chanson, second chef-d'œuvre. Cette superbe "zamba" de ATAHUALPA YUPANQUI (un classique !) est magnifiquement accompagnée au "charango" par JAIME TORRES, maître incontesté et virtuose de cette petite guitare andine. La quatrième chanson représente un inégalable tour de force ! En duo avec LA Star argentine, MERCEDES SOSA (dite "la Negra"), JAIRO nous fait découvrir la grâce chancelante et sacrifiée d'une tribu d'Indiens du Chaco : Los Toba. Rythmes tribaux et cris modulés... un incontournable ! La cinquième chanson reste, sans conteste, l'un des hymnes argentins qui fit le tour du monde ! Cette chanson très populaire - louant la mémoire de l'écrivain Alfonsina Storni qui se suicida par noyade à Mar Del Plata - est un classique du genre, magnifiquement servi par l'ineffable piano de LITO VITALE. VICTOR HEREDIA reste l'un des artistes les plus marquants d'Argentine. De tous temps, l'homme refusa les concessions... et son "Taki Ongoy" (opéra rock retraçant les temps maudits de la Conquête du Nouveau Monde) ne lui valut pas que des amitiés. Ici en revanche, avec JAIRO, c'est un hymne à la fraternité, à la fidélité, qu'il entonne sur la scène du Teatro Opera de Buenos Aires.
La huitième chanson fut immortalisée par Marilina Ross et Mercedes Sosa... mais c'est avec son auteur-compositeur, la sublime et incomparable ELADIA BLAZQUEZ (l'âme de Buenos Aires), que JAIRO nous l'interprète. Magnifique leçon de vie et émouvant cri du cœur. Un autre incontournable ! Onzième chanson et autre "zamba" : "La Tristecita" (qui date des années 60). Ici JAIRO est accompagné par le très grand ARIEL RAMIREZ (véritable monument et mélodiste hors du commun). Dans la douzième chanson, JAIRO rend un ultime hommage à son maître de toujours, ATAHUALPA YUPANQUI. On entend la voix de ce poète indien, présente... puis fugitive, soudain, comme un souvenir... Treizième titre : un extrait de cette "Virgen India" rendue célèbre par Jorge Cafrune (indescriptible gaucho chantant) et Marito (jeune interprète d'alors à la voix d'or). La déesse indienne dispense encore - de sa pampa natale - bien des sortilèges. Seizième titre, le mythique "Que sera" (de Chico Buarque interprété en duo avec l'espagnole ANA BELEN), réconcilie le Nouveau Monde avec l'Ancien... et referme le chemin de ce joli barde aux accents de vent, de soleil et de nuit...
Source: http://www.lastcallrecords.com/frenchbiogs/Jairof.html