Pierre Perret - Salut, Ami D'Aubervilliers lyrics
rate meSalut, ami d'Aubervilliers, enfant au cœur bien chevillé
Au soleil pâle de ton univers ou l'été ressemble à l'hiver.
Quand tu déambules, cité d'Aubervilliers
Ça grouille jusqu'au cœur du centre commercial.
Billard électrique rock et baisers mouillés
Sont les pourvoyeurs du planning familial.
On rit on s'engueule dans la rue Jules-Vallès
Mais la rue Rimbaud ruisselle de tendresse.
Salut, ami d'Aubervilliers, nfant au cœur bien chevillé
Au béton gris de ton horizon ou défilent les quatre saisons.
Y'avait des échoppes, des fleurs, des maraîchers
Des tricards, des valses et des p'tits cafés
Et les belles gitanes du bord du canal
Quittaient leurs verdines pour aller au bal.
Qu'il pleuve ou qu'il vente, de braves italiens
Bâtirent vos maisons qui tenaient si bien.
Salut, ami d'Aubervilliers, enfant au cœur bien chevillé
Aux dix étages de ta grande maison, à l'écho des frêles cloisons.
Les parkings se vident et aux arrêts de bus.
La foule impavide attend le prochain.
Le soir, la sirène qui sert d'angélus
Ramène des ribambelles de baguette de pain.
C'est l'heure ou grésillent les télévisions.
Les bouches de métro sont en éruption.
Salut, ami d'Aubervilliers, enfant au cœur bien chevillé
Au soleil pâle de ton univers ou l'été ressemble à l'hiver.
Les forêts d'antennes des marchands de rêve
Aujourd'hui, remplacent les cimes des sapins.
Au-dessus des tours grises ou les nuages crèvent
Des grues gigantesques picorent des parpaings.
Au loin, les usines les grands entrepôts
Ont piqué la place des gosses des clodos.
Salut, ami d'Aubervilliers, enfant au cœur bien chevillé
Au béton gris de ton horizon ou défilent les quatre saisons.
Et les jeunes qui rêvent de gagner le bol d'or
Sur leurs meules pourries, veulent tenir la moyenne.
Dans les p'tits bistros, les immigrés dévorent
Des couscous au son d'une musique algérienne.
Hier, y'a eu de la fauche et ça n'est qu'un hasard.
La poularde questionne Arabes et Loubards.
Salut, ami d'Aubervilliers, enfant au cœur bien chevillé
Aux tendres vagues de ton espoir, au soleil au bout du couloir.